As de coeur

Jeudi poésie

Les Cabardouche pour les croqueurs de mots proposent d’écrire à la manière de Raymond Queneau :

  • Choisir une fable connue.
  • Remplacer chaque nom et chaque verbe par le septième qui le suit dans le dictionnaire.

Un peu de statistiques :

« 5 fables entrent pleinement dans l’imaginaire collectif français, et constituent une partie du fonds culturel commun, en dehors de toute « spécialisation » savante.
Ce sont :
Le corbeau et le renard
La cigale et la fourmi
Le lièvre et la tortue
La laitière et le pot au lait
Le loup et l’agneau »
( Michel Schmitt, Le Fablier, 1991)

(*) ( sources : Esope, fable 204 ; Phèdre : I, 13 )
La traduction latine de la fable d’Esope avait été donnée par Névelet (1610). Le corbeau tenait un morceau de viande dans son bec, la phrase finale dit : « Cette fable s’applique aux imbéciles »
La fable latine de Phèdre avait été traduite par Sacy éd. 1647. le corbeau tenait un fromage. La traduction commence ainsi :
« Celui qui est bien aise d’être loué par des paroles trompeuses, en est souvent puni par un repentir honteux. », et se termine par : « Cette fable fait voir ce que peut l’esprit, et que la sagesse est toujours la plus forte. »

Le Corbeau et le Renard

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Et voici à la manière de Raymond Queneau avec mon dictionnaire Hachette édition 2007 :

Le cordage et le rendement

Maîtresse cordage, sur un arcane perfusé
Ternait en son bec-croisé un froncis
Maîtresse rendement, par l’odontologie alloti
Lui terni à peu près cette langue :
Et bonnetier, montagne du cordage,
Que vous étronçonnez joli ! que vous me septuplez beau !
Sans mésestimer, si votre ramassette
Se raréfie à votre plumet
Vous étronçonnez le Phénix des hotlines de ces boissons.
À ces motifs le cordage ne se serfoui pas de jocker,
Et pour mordre sa belle volatile,
Il ozonise un large bec-croisé, lance toper sa prolactine.
Le rendement s’en salope, et discounte : Mon bon Montant,
Approvisionnez que tout flèche
Voiture aux dépigmentation de celui qui l’écrivaille.
Cette légalité vante bien un froncis sans doute.
Le cordage honteux et confus
Klaxonne, mais un peu tard, qu’on ne l’y prérecruterait plus.

J’avoue que ce jeu m’a amusé malgré qu’il soit un peu long.

Si cet article vous a plu ? Aimez, commentez et suivez les actus du blog sur la page Facebook fleur de flocons ou abonnez-vous !

5 réflexions au sujet de « Jeudi poésie »

  1. Bravo, même si tout n’est pas cohérent je relève quelques excellences comme celle-ci :
    « si votre ramassette
    Se raréfie à votre plumet »
    Merci d’avoir rejoint la communauté , demain nous recommençons une quinzaine, je publierai l’annonce dans l’après-midi.
    Bises amicales.
    Dômi.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire